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L'Aviatrice - Paula McLain


L'année 2016 s'ouvre avec un retour au Kenya sur les traces de Karen Blixen et de son célèbre amant, Denys Finch Hatton. Souvenez-vous, on vous avait vivement conseillé Baronne Blixen, la biographie romancée de l'auteur signée Dominique de Saint-Pern. L'Aviatrice raconte cette fois la vie de Beryl Markham, intrépide dresseuse de chevaux et première femme anglaise à avoir exercé le métier d'entraîneuse de courses hippiques.

Kenya, 1904. Nous voici donc de retour dans cette période magique, ce Kenya des années 1920 sublimé par le film Out of Africa.

Beryl est la fille de Charles et Clara Clutterbuck, un couple d'expatriés anglais venu tenter sa chance en Afrique après avoir acheté des parcelles de terres pour une bouchée de pain. Comme de nombreux colons de l'époque, ils s'improvisent fermiers et s'imaginent que la fortune leur tend les bras. C'est sans compter sur la dureté du climat, les mauvaises récoltes et le confort rudimentaire. La mère de Beryl tiendra deux ans, puis repartira en Angleterre avec son fils aîné, abandonnant Beryl alors âgée de 5 ans. Élevée par son père au milieu de la brousse, son enfance est libre et sauvage. Elle apprend le dressage des chevaux, devient une cavalière émérite et foule la savane aux côtés du peuple Toto, qui lui enseigne le swahili, la langue locale. Beryl est une mini-guerrière qui chasse le phacochère à la lance et se fait dévorer la jambe par un lion. Mais fatalement, l'âge d'or de l'enfance arrive à son terme : son père finit par lui imposer une gouvernante et des robes en dentelles. Beryl se fâche souvent, s'enfuit beaucoup mais finit par plier un peu l'échine. Son entrée dans le monde a lieu l'année de ses 16 ans : un bal dansant est organisé à Nairobi par son père et sa gouvernante, devenue entre-temps sa belle-mère. Elle y fera deux rencontres : celle de son futur mari, Jock, et du grand amour de sa vie, le célèbre Denys Finch Hatton. Accablé de dettes, Charles Cluttterbuck se voit vite obligé de vendre la ferme et de partir pour l'Afrique du Sud : si Beryl souhaite rester au Kenya, elle doit épouser Jock. Le mariage se transforme vite en naufrage : devant l'alcoolisme et l'impuissance sexuelle de son mari, elle veut retrouver sa liberté. Mais malgré les moeurs assez libérées de la société anglaise du Kenya, le divorce est relativement mal vu. Et le nerf de l'indépendance pour une femme, c'est l'argent : or Beryl n'en a pas. C'est Lord Delamere, communément appelé D. par ses amis les Blixen et Berkeley-Cole, qui va lui offrir son parrainage. Beryl devient la première femme anglaise à obtenir son diplôme d'entraîneur de chevaux. Excellente dresseuse, elle gagne de nombreuses courses hippiques et forge ainsi sa réputation. Un portrait de femme hors du commun L'aviatrice peint le portrait d'une femme hors-normes, farouchement libre et qui peine à trouver sa place dans son siècle. Beryl se comporte comme ses amis colons et aristocrates anglais : elle exerce un métier, porte plus de pantalons que de robes, prend de nombreux amants, épouse de riches héritiers lorsqu'elle rencontre des problèmes d'argent. Cette attitude trop moderne et peu conforme à l'idée du rôle de la femme dans les années 1920 lui vaudra sa réputation de femme "scandaleuse". Sans compter qu'elle pilote des avions et bat des records historiques en traversant seule l'Atlantique à bord d'un coucou. La biographie est passionnante : on se délecte d'être de nouveau attablé dans la salle à manger de Karen, de chasser aux côtés de Finch Hatton, et d'en apprendre toujours un peu plus sur ce Kenya rendu mythique par La Ferme Africaine et les romans d'Hemingway (qui comptait d'ailleurs parmi les grands admirateurs de Beryl Markham).

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